L’utilisation de lubrifiants non conventionnels sur les équipements de jardinage reste courante, malgré les réserves des fabricants. WD-40 figure régulièrement parmi les solutions mises en avant pour limiter l’accumulation d’herbe sous les plateaux de tondeuse, contournant ainsi les recommandations officielles. Ce choix soulève des interrogations sur l’efficacité réelle de ce produit dans ce contexte, ainsi que sur ses éventuels effets secondaires pour l’appareil et l’environnement. Les avis d’utilisateurs expérimentés divergent, certains saluant le gain de temps, d’autres pointant des risques de dégradation à long terme.
L’herbe qui colle sous la tondeuse : un problème courant et ses conséquences
Voir l’herbe s’agglutiner sous le carter d’une tondeuse n’a rien d’exceptionnel. Dès que l’humidité s’invite, pluie récente, rosée matinale, les brins fraîchement coupés s’accrochent au métal du plateau et aux lames. L’herbe mouillée agit alors comme une colle naturelle, redoutablement efficace. Peu à peu, une couche compacte se forme sous le plateau, difficile à retirer, qui nuit à la qualité de la coupe.
Cette adhérence génère son lot de complications bien concrètes :
- Le rendement de coupe en prend un coup : les lames perdent de leur efficacité, la tondeuse force, le moteur peine à suivre.
- La corrosion guette : l’humidité piégée accélère l’apparition de rouille, notamment si la machine reste stockée sans nettoyage.
- L’entretien devient plus fastidieux : gratter sous le plateau s’impose après chaque tonte sur sol humide, sous peine de voir la situation empirer.
La plupart des utilisateurs expérimentés s’accordent à dire qu’il vaut mieux éviter de tondre l’herbe mouillée. Pourtant, entre contraintes météo et emploi du temps, il faut parfois s’y résoudre. Dans ce contexte, empêcher l’herbe de coller relève souvent du défi technique. Nettoyer minutieusement le dessous du plateau après chaque passage reste la solution la plus fiable pour conserver une tondeuse efficace et préserver ses pièces métalliques. D’autres facteurs comptent aussi : choisir le bon moment pour tondre, ajuster la hauteur de coupe et veiller à l’état des lames peut réduire notablement le phénomène.
Pourquoi le plateau de coupe favorise-t-il l’adhérence de l’herbe ?
Le plateau de coupe d’une tondeuse n’a rien d’un espace passif. Sa forme et sa fonction le condamnent à recevoir toutes les projections d’herbe coupée. Le carter, le plus souvent en métal, présente une surface où l’humidité s’installe avec facilité. Sur herbe mouillée, chaque fragment coupé devient un élément collant, prêt à recouvrir le dessous du plateau.
Par construction, le flux d’air généré par les lames plaque les débris d’herbe contre le carter. Sur les modèles conçus pour le mulching, le phénomène s’intensifie : l’herbe est finement hachée, projetée et même brumisée, multipliant les impacts contre la tôle. Ce mélange d’humidité et de fragments agit comme un liant végétal, favorisant l’accumulation.
Voici ce qui accentue le phénomène et rend le nettoyage plus complexe :
- Le dessous du plateau retient durablement la rosée ou l’eau de pluie.
- La vitesse élevée des lames fragmente encore plus l’herbe.
- Le mulching impose un contact prolongé entre les morceaux et le carter.
Dès qu’une aspérité apparaît sur le métal, les débris végétaux trouvent un point d’accroche idéal. L’adhérence résulte donc d’une combinaison : humidité, aspiration des lames, texture du plateau et répétition des chocs. Plus la couche s’épaissit, plus le décollage devient ardu. Opter pour un plateau en matériau composite ou traité permet parfois de limiter cette “colle verte”.
WD-40 sur le plateau de tondeuse : mythe ou véritable solution ?
Beaucoup de jardiniers tentent l’expérience WD-40 sous le plateau. L’idée est simple : pulvériser une fine couche sur le carter pour empêcher l’herbe fraîche de s’y fixer et faciliter le nettoyage en fin de tonte. Mais l’efficacité tient-elle la route ?
Le WD-40, dans sa version classique, agit d’abord comme dégrippant et lubrifiant léger. Il offre une protection passagère contre l’humidité, ce qui retarde la corrosion du métal. Sur ce plan, le produit aide à prolonger la durée de vie du plateau, surtout exposé à l’herbe mouillée. Côté anti-adhérence, l’effet est réel sur la première tonte : les résidus glissent plus facilement, le carter reste plus propre, la lame travaille sans forcer.
Cependant, cette action ne dure pas. Le film laissé par le WD-40 disparaît vite sous la force des projections, la rotation rapide et les frottements répétés. Après quelques allers-retours, l’herbe recommence à s’accumuler. Pour prolonger l’effet, certains préfèrent utiliser un spray silicone ou une graisse adaptée, capables de résister à la chaleur et à l’usure mécanique.
En résumé, voici ce qu’on peut attendre du WD-40 dans ce contexte :
- Protection temporaire contre la rouille sur le plateau.
- Diminution de l’adhérence de l’herbe lors d’un ou deux cycles de tonte.
- Efficacité anti-adhérente limitée dans la durée face à des produits plus spécifiques.
Le WD-40 peut dépanner, mais il ne remplace pas une routine de nettoyage rigoureuse : brossage soigné, contrôle de la lame et, pour les plus exigeants, recours à des produits anti-adhérents conçus pour durer.
Des alternatives et conseils pratiques pour un entretien efficace de votre tondeuse
Pour limiter l’herbe qui colle sous le plateau, les options ne manquent pas. Certains choisissent d’appliquer une fine couche d’huile de cuisine sur le carter, méthode simple, économique et sans risque pour l’environnement. D’autres se tournent vers le spray silicone, qui forme un film souple et résistant, retardant la formation de paquets même en conditions humides.
Un entretien régulier reste la meilleure garantie d’une tondeuse performante. Après chaque tonte, prenez le temps de nettoyer le dessous du plateau : une brosse dure, un chiffon, ou un court passage au jet d’eau (si le fabricant l’autorise) suffisent à éliminer la majeure partie des résidus. Munissez-vous de gants pour éviter les coupures, surtout si la lame est encore en place. Ne laissez pas sécher l’herbe, car elle s’incruste très vite.
Adoptez ces bonnes habitudes pour préserver votre matériel :
- Affûtez la lame régulièrement pour garantir une coupe nette, limitant le bourrage.
- Videz le bac de ramassage après chaque utilisation afin d’éviter toute fermentation indésirable.
- Pensez à nettoyer le filtre à air et à surveiller le moteur, particulièrement sur les modèles thermiques.
L’application occasionnelle d’un produit au téflon ou d’une graisse technique prolonge l’effet anti-adhérent sur le carter. Qu’il s’agisse d’une tondeuse électrique, robotisée ou thermique, adaptez toujours la méthode à votre modèle : ses exigences varient, du simple affûtage à la surveillance des roulements ou des joints moteur. C’est là que se joue la qualité de coupe et la durée de vie de la machine.
Au final, entre astuces de terrain, produits détournés et gestes d’entretien précis, la lutte contre l’herbe qui colle se gagne sur plusieurs tableaux. À chaque tonte, la promesse d’un plateau net et d’un moteur qui tourne rond se dessine… ou s’enlise, selon l’attention portée à ces détails.
